Le blog de Chouilla

C’est la crise ! Des fois que quelqu’un l’ignorerait encore, c’est la CRRRIIISEE ! Et c’est même une crise hors norme. Les grands prophètes de cet événement que sont les Madoff et Kerviel, 50 milliards évaporés pour l’un et 5 pour l’autre (petit joueur va !), ont précédé de peu une gigantesque crise financière. L’indice CAC40 (France) a perdu 45% de sa valeur en 2008 et ce sont des milliers de milliards de dollars qui se sont envolés en fumée en quelques mois dans toutes les places financières de la planète.

C’est tout juste comme si tout cet argent n’avait jamais existé, ce qui est peut-être le cas en fin de compte.

Nous avons tous suivi ça distraitement à la télé ou la radio, pensant sans doute que cela ne nous concernait pas vraiment. D’ailleurs, Chouilla ne pense pas qu’il y ait beaucoup d’individus « lambda » qui gèrent un portefeuille boursier.

On s’est dit « ça va passer ». Les gouvernements nous le disaient aussi. Ils prenaient d’ailleurs les « mesures qui s’imposent ». La FED (réserve fédérale américaine) a réinjecté près de 1000 milliards de dollars en 2009 dans l’économie américaine. En Europe, renflouement de la dette publique grecque (148 milliards jusqu’en 2015), renflouement du système bancaire espagnol (probablement 62 milliards), l’Iralnde, l’Italie, le Portugal, et la tête ! Et le Bec ! Alouette !

Mais qui va payer la note ? Parce que quelqu’un va payer, aussi sur que l’eau mouille et que le soleil se lève à l’est, il faudra casquer. Hé ben c’est nous tous. Oui, on a cru que ça allait passer mais il semble bien que l’arrête que l’économie a avalé était vachement grosse et qu’elle a du mal à passer. Depuis 2010, on commence à en sentir les effets. Augmentation des impôts (vos parents ont dû vous en parler), restrictions budgétaires, les entreprise qui ferment, qui délocalisent et les gens qui perdent leur emploi.

C’est la crise qu’on vous dit !

Alors que les taux hypothécaires n’ont jamais été aussi bas (3,5% fixe sur 15 ans) et que la valeur des maisons dégringole, rien ne se vend. On diminue le chauffage vu la facture du livreur de mazout  et on scrute les prix des denrées alimentaires qui explosent sur notre ticket de caisse. Et je ne parle même pas de la voiture qui se goinfre du caviar des temps modernes : l’essence (ou le diesel). Se loger, manger ou se chauffer, l’essentiel est devenu hors de prix.

Mais l’homo erectus ayant évolué en homo econimicus à tendance consomatus, il doit absolument s’acheter des choses pour se sentir exister. Sa survie semble en dépendre. Alors que faire ?

C’est simple, acheter le futile. Les vêtements de marque hors de prix mais en solde tout de même (c’est mieux pour la mauvaise conscience). L’accessoire de mode top « hype ». Et surtout, surtout, tous les accessoires des nouveaux plaisirs numériques. PC portables, tablettes, baladeurs, smartphones, TV numériques on VOD, etc. Nous tellement bardés d’électronique que nous allons bientôt évoluer en homo connecticus! Quoi, vous ne me croyez pas ? Que ceux qui n’ont ni tablette ni Smartphone ni laptop lève la main. (Que ceux qui ont menti la baisse) CQFD…

Nous sommes tous conditionnés pour que le verbe avoir ait plus d’importance que le verbe être. A défaut de mieux, posséder un objet de luxe, un gadget hi-tec, cela nous donne la douce illusion que nous sommes encore capables de nous procurer ce qui nous est indispensable : le paraître.

De Madoff et la crise financière jusqu’au dernier Iphone, il n’y avait finalement qu’un petit pas que nous avons tous allègrement franchi.

Au fait, ce léger sentiment de supériorité que nous ressentons en possédant ces bijoux de technologie ne devraient pas nous faire oublier que tous ces objets sont conçus aux Etats-Unis et produits en Chine. Ils viennent d’ailleurs, en tous cas sûrement pas de chez nous.

C’était la chronique d’une crise financière qui devient une crise identitaire.