Conseil magistral aux agapes (humour)
Approche, jeune apprenti, le maître t'écoute,
Car je vois ta pierre qui suinte de doute.
Dans cette salle humide, nous sommes tous frères,
Sors de ton silence et parle-moi en compère.
Ou mieux, écoute bien ce qu'un maître va dire,
Pour que parmi nous tu puisse t'épanouir.
D'abord, fais ton devoir, le premier qui t'appelle,
Après la cuisine, j'ai nommé la vaisselle.
Quoi?, mon jeune apprenti qui rêve des étoiles,
De l'essuie de vaisselle tu n'aimerais la toile?
Les mains jusqu'au coudes plongées dans la graisse ,
De ton petit-œuvre ne sens-tu point la noblesse?
Mais de quoi te plains-tu? Pas le temps de manger?,
Tu partages nos agapes en toute fraternité,
A la table des maîtres, enfin, la table voisine,
C'est pareil, ou tout comme, la nuance est mesquine!
Vois-tu cette lumière luire dans tes ténèbres,
Fraternelle chaleur qui parcourt tes vertèbres?
Comment?, c'est, d'après toi, la chaleur du fourneau?
Au fait, tant que t'y es, ressers-moi du gigot.
Mais, nom d'une équerre!, je parle et le temps passe,
Tu mangeras plus tard, maintenant débarrasse!
Et dépêche-toi de remettre le couvert,
Car il est plus que temps de passer au dessert.
Ne me dis pas merci ni ne flatte mon orgueil,
Mais charge mon canon; délicieux ce Bourgueil!